Chapitre 2 : Welcome to colorful Colorado


Dimanche 1er juin

Ici, la transition entre la première partie (en terres indiennes) et celle qui arrive est toute faite : la journée est consacrée à Mesa Verde NP. C'est parti pour quelques jours dans ce splendide état du Colorado.






La route qui me mène vers l'est me permet de constater que les conditions hivernales sont encore présentes, avec toujours les LaSal Mountains sur ma gauche mais surtout les San Juan Mountains au loin devant moi aux sommets enneigés. On peut apprendre d'ailleurs que le record à Mesa Verde et de -28°, faut dire que le parc se situe à plus de 2000m d'altitude avec Park Point notamment à plus de 2500m !



Arrivé au visitor center, je traine un peu devant les expos toujours aussi bien faites puis je réserve un tour guidé pour balcony house en fin de matinée et cliff palace en fin d'aprem (dans cet ordre ça à l'air mieux pour une bonne lumière au vue des orientations des canyons). Puis il me faudra bien une grosse demi heure pour arriver au coeur du parc, car la route grimpe, grimpe et grimpe encore (de 1900m à 2200m sur quelques miles).


Un petit peu d'histoire :
Mesa Verde et le seul parc national qui préserve non pas un site naturel, mais un site crée par l'homme. Car ce site comporte un nombre impressionnant d'habitation troglodytique anazazi (=les anciens en navajo). Deux cowboys venus depuis Mancos s'occuper du bétail aurait aperçu cliff palace depuis le bas du canyon...En fait d'autres personnes prétendent les avoir vu avant (notamment les Ute qui peuplaient autrefois le coin et toute la région des San Juan Mountains plus au nord). Les habitations ont alors été restaurées et préservées. Les occupants habitaient déjà sur les mesa puis entre le 11ème et 13ème siècle ils sont allés s'installer sur le flanc des falaises de navajo canyon, soda canyon (entre autres), dans des alcoves (il y en a un paquet qui ont été occupées dans mesa verde), afin de se protéger de toute attaque, mais aussi du vent, de la pluie, la neige ect... En visitant balcony house notamment on sent toute la fraicheur dans cette grande alcove et on peut trouver de l'eau y ruisseler. Ces anciens étaient des fermiers qui cultivaient entre autres maïs et haricot... Puis on ne sait pas exactement pour quelles raisons, ils ont abandonné mesa verde et ces habitations ont demeuré dans le secret pendant plusieurs siècles...
Déjà quand on connait l'histoire, ça donne envie d'y mettre les pieds. Il y aurait tellement plus à dire avec par exemple la visite du musée à côté de spruce tree house, qui est franchement très intéressant. Je n'imaginai pas ne pas venir un jour ici, non seulement pour voir de mes propres yeux cette concentration sensationnelle de ruines à l'architecture si particulière, mais aussi pour continuer l'apprentissage  de la culture native  américaine.

Ma visite a commencé par balcony house, une bonne mise en jambe pour s'imprégner de cette culture et ces constructions extraordinaires. Après un tour au musée, un pique nique devant navajo canyon, la descente à spruce tree house qui peut se visiter seul, la mesa loop où on peut voir l'évolution durant les âges de l'architecture des anciens, et enfin pour terminer par un feu d'artifice, Cliff Palace. Il s'agit de l'alcove habitée la plus large du continent nord américain. Il me semble qu'environ 225 personnes occupaient les lieux.Autant dire qu'ils savaient occuper l'espace et construire dans les moindres recoins. Faut dire aussi qu'ils mesuraient en moyenne moins d'un mètre 60 à l'époque, je peux vous dire que pour sortir de balcony house par le trou de souris qui était le seul accès avant que le nps aménage l'entrée par la fameuse ladder de 10m, j'ai frotté des épaules !!!


Balcony House m'a scotché par la vue vertigineuse sur soda canyon et la difficulté d'accès. La kiva où l'on peut descendre (à spruce tree house) impose l'admiration. Le musée m'a appris beaucoup de chose sur cette culture. Enfin Cliff Palace est splendide ! Une mégalopole pour l'époque. 
Une visite tranquille aujourd'hui mais vraiment instructive en plus d'être belle. Visite qui impose selon moi respect et admiration des "anciens" qui je pense savaient par dessus tout s'adapter à leur environnement (ce qui n'est pas toujours notre cas de nos jours je trouve, mais bon ça ce n'est pas le sujet).

Je tiens aussi à souligner le dynamisme, l'envie de transmettre, la passion, l'enthousiasme des rangers que j'ai croisé aujourd'hui. En plus de tout ce qui est fait pour nous rendre l'accès à ce véritable trésor (classé au patrimoine mondial) ! Cette visite n'est pas une option, c'est un privilège !


Ce soir c'est mon premier burger du voyage à Durango (au 6eme jour, un record !), très charmante bourgade où je me suis un perdu d'abord dans le downtown historique avec ses terrasses pleines de gens à l'apéro, puis dans le quartier résidentiel entre main street et la rugissante Animas River à l'ouest et enfin dans un petit parc (iris park je crois) où on peut voir toute la force du torrent (c'est la période de fonte des neiges !).














Lundi 2 juin


Aujourd'hui je consacre ma journée à un endroit que j'ai découvert sur internet tardivement, mais vu la saison, je souhaitais en faire une priorité. Les San Juan Mountains via Million Dollar Highway (US 550 qui va de Durango à Ridgway). Je dis "vu la saison" car la fonte des neiges bat son plein, donc les cascades et torrent vont rugir, et il reste pas mal de neige encore ce qui va faire un contraste sympa avec ma première semaine passée dans la poussière et les terres couleurs ocres.


Je décolle donc de Durango en direction de Silverton, mon premier stop. En réalité non car il est très difficile de ne pas s'arrêter àprès chaque lacets qui vous ouvrent un nouvel horizon à tomber par terre. Million Dollar Highway est souvent qualifiée d'une des plus belles routes des usa, au même titre que la Pacific One par exemple. On pourrait aussi un peu la comparer avec la Promenade des Glaciers (au canada, de Jasper à Banff) que j'ai parcouru l'an passé. Les lacs sont moins surprenants, les glaciers moins impressionant, néanmoins elle comporte certains éléments qui je trouve n'usurpe pas son qualificatif. Cette route est une multitude de col à plus de 3000m d'altitude et serpente au travers de très beau panorama. Par contre entre silverton et ouray, d'énormes rochers sont tombés sur la route, éliminant une voie et les "workers" travaillent d'arrache pied depuis des semaines pour la remettre en route. Surveillant l'avancée depuis un bon mois sur internet, je vois que je n'ai qu'un créneau entre 12H30 et 13H30 pour passer entre le mile 87 et 91, car sinon c'est fermé à partir de 8H30 et jusqu'à 18H (sauf le dimanche mais c'était hier !). Le timing a été calculé pendant longtemps, donc on va voir si j'ai bien bossé...Car je ne vais pas faire un aller direct, il y a des curiosités à voir avant la fallen rock zone.


Tout d'abord c'est les premiers cols qui offrent de jolis panoramas avec beaucoup de neige encore à certains endroits. Des cascades dévalent les falaises de partout ! Les torrents font un bruit qui résonnent dans les vallées. Pour profiter au maximum de cet endroit, j'éteint la radio et j'ouvre la fenêtre à fond, ça fait du bien de prendre l'air frais (très frais au petit matin) et pur ! Les marmottes prennent un bain de soleil tout au bord de la route, debout sur leur patte arrière, elle semble ne pas faire attention aux quelques véhicules qui passent. Des lacs un peu partout reflètent les couleurs des sapins et la neige scintille devant ce magnifique soleil auquel j'ai droit ce matin. 





Voilà je vous ai placé le décor, maintenant un arrêt s'impose à Silverton, ville au passé minier, qui a connu son heure de gloire. Ce matin elle semble déserte mais les couleurs et l'architecture conservée du temps de la ruée vers l'or, rendent la balade à pied dans main street très agréable. Ouray, à une heure plus au nord connait aussi un certain charme du même genre avec de belles demeures colorées et d'époques.
















Entre ces deux bourgades, il faut passer le red mountain pass, et la red mountain mérite bien son nom ! Les couleurs rouge, noire et blanche (la neige) contrastent à merveille. 13 miles au nord de silverton, j'arrive à l'embranchement avec la CR31, dirt road qui fait une boucle de 5 miles et mène vers une jolie mine abandonnée (il y en a beaucoup dans la région). Celle-ci est à flanc de falaise et "pose" avec un joli panorama en toile de fond. C'est yankee Girl Mine. La dirt road est très dirty, trop pour moi donc je laisse
le yukon au bord de la 550 et je file à pied. J'avais repéré sur google earth qu'il y a à peine plus d'un mile à pied. Inutile de vous dire que je suis seul sur cette piste. Même à pied, je m'embourbequelque peu. Il y a un gué à traverser, l'eau ruisselle et forme de grosse ornières et de la boue. La balade est vraiment dans un joli décor . Au bout d'environ 30 min de légère grimpette j'arrive à quelques vestiges puis Yankee Gril Mine. J'essaie de prendre un peu d'altitude pour plus de profondeur de champ en grimpant à même la falaise et ce qui devait arriver arriva...VLAN ! je me rétame bien comme il faut sur le loose rock ! Une jambe toute éraflée, un coude en sang, voilà le résultat ! Bon elle est très belle cette yankee, dans un beau décor et la marche n'est pas très longue ni compliquée. Voilà une bonne chose de faite. De retour à la voiture, j'ai de la boue jusqu'au mollet, les pieds trempés et quelques marmottes se dorent au soleil au bord de la piste.

Allez il est temps de passer les travaux de la US550. J'arrive pile poil à 12h30 et bonheur je traverse de suite. C'est limite s' il existe encore une route ! c'est très impressionnant avec une seule voie encore existante et la seconde tombée dans une centaine de mètre de vide !


A Ouray je pique nique devant les box falls. Passez votre chemin ! Petit tour en ville puis je continue mon pèlerinage sur million dollar highway. A Ridgway je prend vers l'ouest et la 62 qui n'a pas grand chose à envier à la 550 par endroit. C'est ici que je pourrai admirer les panoramas avec les barrières en bois des ranch, les plaines vertes, et en fond les sommets enneigés (les Colorado Fences). Décor fantastique et typique de la piste bien connu de Last Dollar Road (qui rejoins Telluride sur une trentaine de miles). Mais au vue de la saison, il vaut mieux attendre l'été pour emprunter les pistes du Colorado. Ou alors booker un outfitter d'Ouray par exemple pour visiter cette magnifique région comme Yankee boy basin.


Telluride est une charmante station de ski, au fort passé minier, toujours au style architectural typique d'époque de la région. Les maisons en bois sur Colorado Avenue sont colorées à souhait, d'autres batiments mélanges bois et pierre...La ville, encaissée dans une belle vallée est cernée par de hauts pics encore sous la neige. Mais pour mieux s'en apercevoir il faut prendre de la hauteur. Et pour cela je file au parking de Bridaveil Falls (non indiqué, il se trouve à la sortie est de la ville). D'ici on peut voir déjà toute la puissance et le débit de cette chute qui a la particularité d'être surplombée à son sommet par une jolie demeure. Quelques 200 mètres plus bas, on sent déjà sa fraicheur et respire ses embruns. Ici on va "feel the sprays" parait-il. Et bien je peux vous dire que je vais prendre une bonne douche ! D'abord il faut grimper les switchbacks de la piste pour 4x4, traverser des gués, re grimper encore et encore (dénivellé assez important) pendant environ 4km (presque 1h à l'aller contre 50 minutes au retour, au total à peine plus de 8km. Plus on serpente plus s'ouvre les belles vues sur la vallée de Telluride. C'est vraiment très beau. Arrivé au pied de BridaVeil Fall (y a sa soeur plus haut sur sa gauche) on prend une douche mémorable ! Le débit dûe à la fonte des neiges fait rebondir les embruns sur une cinquantaine de mètre et en moins de trente secondes je suis trempé. J'avoue que c'est pas déplaisant. 


Bon il faut monter encore pour avoir une meilleure vue, plus que 2 switchbacks et on se retrouve quasi au "middle level". La vue est ici la plus belle, rien ne sert d'aller jusqu'à top of the fall car pas de vue plongeante sur la vallée. Je respire un long moment dans un fracas étourdissant et un panorama ennivrant. 


De retour à la voiture je reviens en direction de Ridgway et m'arrête de temps à autre au bord de la 62. Mince j'ai loupé Last dollar road que je voulais emprunté sur quelques kms, bon demi tour et......UN LOUP ! non je rêve, c'est pas vrai. Si c'est bien ça, il traverse juste devant moi sur last dollar road, et mon appareil photo que je viens de ranger au fond du sac à dos ! Il fonce droit dans les bois, je hurle, je l'interpelle, je lui fais des grands signes... Bon j'arrive tant bien que mal à faire deux très mauvais clichés, mais quelle surprise. Si je n'avais pas loupé de tourner la 1ere fois je serai passé deux minutes avant lui et jamais je me serai douté qu'il pouvait être dans le coin. 


Allez je rentre au motel réservé à Ridgway. Une belle journée que j'ai conclu en piquant une tête dans la hot pool de l'hôtel face au san juan mountain enneigées et le soleil déclinant...Bref, c'était une belle journée dans le Colorado.


Mardi 3 juin



Aujourd'hui, je quitte les san juan mountains en direction toujours du nord, avec un temps couvert. Rien avoir avec le super ciel bleu de la veille. La matinée sera consacrée à Black Canyon of Gunnisson (rive sud). 


Je m'arrête à presque tous les points de vue, en gardant pour la fin Painted Wall, un des plus beau.
Le canyon est vraiment profond et la Gunnisson River fait un boucan du tonnerre. Les vues sont très sympa malgré la grisaille ambiante. Au visitor center, on nous rappelle de faire attention aux mountain lions ! Les empreintes sur devils lookout ne sont pas pour rassurer...




Avant Painted Wall, je veux me dégourdir un peu les jambes alors je file sur warner point, un des rares petit trail du parc. Enthousiaste et en forme ce matin, je ne traîne pas et arrive vite à de supers points de vues d'abord au sud-ouest avec les san juan mountains, puis vers le nord-est et le canyon avec des sommets enneigés en fond. A trop profiter du paysage, j'en oublie de regarder où je met les pieds ! Je tombe sur un serpent que j'ai failli écraser !

























Toujours en direction du nord, j'arrive au Rifle Falls State Park en début d'aprem (au nord de Rifle). Après avoir régler ma visite (7$), je file direct sur le Coyote Trail (environ 30' mais j'ai passé presque 2h sur le site) qui permet de voir des ice cave (bof), des clôtures (bof bof), des arbres (bof bof bof) mais surtout cette très photogénique triple falls. Elles sont finalement plus hautes que je ne l'imaginais, plus puissantes et ici aussi on peut sentir les embruns nous rafraîchir, ce qui tombe bien vu que le soleil est revenu en force.





Cette fois je retourne un peu vers le sud afin de retrouver la haute montagne. Ma destination pour la fin de journée sera Aspen. Je suis vite rassuré en voyant au loin les hauts sommets toujours enneigés. J'ai un peu de temps devant moi, donc je file prendre possession de ma petite chambre du St Moritz Lodge et traîne un peu dans les rues calmes de la ville. Aspen est une (voire LA) station de ski huppée des Etats-Unis. Depuis tout petit je rêvais de venir ici un jour, ne serait-ce que pour voir de mes propres yeux à quoi ça ressemble. Bon je ne pourrai pas skier c'est sur, mais pourquoi pas un jour. Les rues sont belles, calmes, fleuries. Les demeures respirent évidemment les $$$, mais certaines sont originales.


Pour terminer la journée en beauté je file sur l'agréable Maroon Creek Road, je paye mes 10$ de droit de passage (en fait le national pass est accepté mais ça je ne l'apprendrai que le lendemain), et m'installe pour mon moment de contemplation devant ce superbe Maroon Lake, cerné par les monts enneigés (les maroon bells). Il semblerait que ce soit le site le plus photographié des USA...Béh ce soir y a pas grand monde et c'est tant mieux. Le ciel d'un bleu azur, sans cumulus à l'horizon, permet un joli coucher de soleil. Peu à peu la lumière décline sur les maroon bells jusqu'à disparaître totalement. 



En rentrant je me fais doublé par 3 gros skates qui dévalent la descente de maroon creek road à plus de 40mph (moi j'étais facile à 35), la caméra fixée sur le casque...Impressionnant ! 


Voilà comment se termine une autre agréable journée dans le Colorado...


Mercredi 4 juin


Ce matin, debout à 7h , je règle les formalités matinales habituelles et direction à nouveau maroon lake. Le site est encore désert, le soleil est toujours là, la température est assez fraiche et la réflection dans le lac est en place ! Great !

 












De retour vers Aspen, je flâne sur la maroon creek road (comprenez je roule à 15mph et je m'arrête aux bords de la route dès que possible. Car je sais que cette route est une "moose viewing area". Sauf que l'an passé dans les rockies canadiennes, puis du montana et wyoming,j'ai fais choux blanc ou presque ! Je veux mon Moose ! Bon rien apparemment pendant de longues minutes. Un panneau nous prévient d'un passage piéton pour marmottes, ne rigolez par car au final c'est exactement ce qui s'est passé. Toute une meute me coupe la priorité et vont se chamailler sur des rochers. Bien sûr, je me gare et vais jeter un coup d'oeil. Peu farouche et en recherche de soleil, j'arrive à quelques clichés d'assez près. 20 bonnes minutes plus tard, je décide de rentrer à Aspen, bien décidé jusqu'à ce que j'aperçoive en contre bas près du ruisseau, des buissons bougé. Je dévale à pied la vallée sur une centaine de mètre et soudain, de l'autre côté du Maroon Creek, à une cinquantaine de mètres environ, un Moose !!! Et deux pour le prix d'un ! Je les suis comme je peux, jusqu'à me retrouver coincé par le torrent qui nous sépare ... Presque 45 minutes plus tard, je retrouve la voiture et savoure cet instant magique. 



Ma route m'amène maintenant à l'est d'aspen en direction du plus haut col des USA, l'independance pass (quasiment 3700m). Je sais qu'il a ouvert pour le memorial day weekend, soit y à peine plus d'une semaine. D'abord je vais me dégourdir les jambes au grotto trail qui amène vers des caves et de petites cascades où le torrent est déchaîné. 


La route qui mène au col (la 82) est extraordinaire de par les vues qu'elles dévoilent ainsi que son côté vertigineux. D'ailleurs il y a même des endroits où il n'y a plus qu'une voie...et bien sûr, c'est dans ces moments là où je me dis que ça serai difficile de croiser un rv ou un gros véhicule, et bien ça me tombe dessus...
Bon il faut rentrer les rétros, on se tape dans les mains et on passe...




Arrivé au sommet la neige est omniprésente bien sûr. Il faut y marcher dessus pour rejoindre l'overlook impressionnant...la descente l'est toute autant. J'aime la haute montagne, la neige et ces panoramas à souhaits. Mais voilà il faut quitter cet environnement enchanteur pour pousser plus dans l'est du Colorado.






Deux petites remarques au passage :
Ils aiment vraiment le vélo dans le Colorado, ça se voit. Ils sont partout à grimper les cols (je suis admiratif de ceux que j'ai doublé ou croisé dans Independance Pass). 
Aussi je crois ne jamais avoir vu autant de drapeau des usa que dans le Colorado (devant les maisons mais partout en ville aussi), la fibre patriotique est très patente dans la région.



Le long de la US 24, avant Buena Vista, je longe les Colegian Peaks avec dabord Harvard, puis Yale et enfin Princeton (c'est à celui là que je me suis rendu compte que c'était fait exprès !!! j'ai vérifié quand même...), il manquait plus que Berkeley, mais j'ai continué sur la 24 entre Buena Vista et Colorado Springs, qui elle aussi affiche de jolis diaporama avec de longues plaines bordées de hautes montagnes aux dominances blanches...Je crois avoir fait une ligne droite de plus de 20 miles ! (à confirmer). Puis après un énième passage de col, nous voilà face à face avec le très célèbre Pikes Peak qui domine toute la région de Colorado Springs et en impose sérieusement à plus de 14 000 pieds (+4300m je crois pour lui). Mais nous y reviendrons plus tard...C'est en milieu d'après midi que je prends ma chambre de Manitou Springs puis file sur le Jardin des Dieux.


Garden of gods est vraiment à quelques pas de la ville (même des maisons dans sa partie sud), c'est assez surprenant. On revient vers les red rocks avec des formes si particulière. Du parking nord je rejoins le bretag trail, qui se transforme en palmer trail, puis je me retrouve sur le siamese twins trail et son rocher si particulier. 





Après je remonte sur quelques centaines de mètres le long de la route (en sens inverse) pour récupérer le scotsman trail qui rejoins le coeur du parc et le parking via central garden. Ce qui me fait une bonne boucle d'environ 5km (1h) et une marche très agréable en cette fin de journée aux plus belles couleurs. 






D'abord l'intérêt de palmer trail, c'est qu'on grimpe sur une colline ce qui nous permet d'avoir je trouve les plus belles vues sur le parc. Puis en rejoignant siamese trail on tombe nez à nez avec le twins rock, et enfin on peut se ballader au coeur des roches et observer les voltigeurs à l'oeuvre, tentant d'escalader certaines formations rocheuses. Le bruit des voitures est plus ou moins toujours présents, mais c'est à peine si j'ai croisé 6 personnes sur le trail Bretag/Palmer/Siamese, 2 joggeurs et un lapin. 


J'ai beaucoup aimé cette balade et je me dis qu'un coucher de soleil peut être sympa à un endroit précis en hauteur sur palmer trail (je l'ai cairné pour y revenir), mais malheureusement le ciel s'est assombris et je crains que ça ne soit trop bouché pour le sunset. 
J'ai un peu de temps devant moi alors je décide d'aller jeter un coup d'oeil sur le spot conseillé dans ouestusa.fr pour admirer le lever de soleil. J'essai de filer discrètement car c'est pas trop autorisé je pense (il faut enjamber une barrière), je grimpe, je glisse, je re grimpe et finalement j'arrive en haut de la butte derrière les toilettes du parking nord. Je cherche un bon spot pour revenir demain matin si le temps s'améliore. 

Jeudi 5 juin


Ce matin, le réveil sonne à 5H pour aller voir ce qui se passe à garden of gods (à 5minutes en voiture alors autant en profiter). Le site est désert, je grimpe ni vu ni connu sur la butte derrière les restroom, je me trouve un bon angle et j'attend le moment où le soleil va venir éclairer le site. Le soleil mettra un peu de temps à se sortir des nuages mais une fois chose faite, c'est un vrai bonheur.















Je pensai le site toujours désert mais en réalité le parking vide il y a demi heure et maintenant plein !!! Je descend de ma colline, passe la barrière et file à ma voiture qui en fait se trouve au milieu du rassemblement ! Il est 6h du mat et il doit y avoir une course à pied car c'est bien entre 60/70 personnes qui partent s'échauffer dans garden of gods en criant et chantant pour certains...


Après le petit dej au motel, je file un peu plus au nord direction Pikes Peak Gateway où je m'affranchis des 12$ et commence à grimper quelques-un des 156 virages que comporte cette route. Wooaah! La route grimpe de 2800 m environ à 4300m. Autant dire que je n'étais jamais monté aussi haut, ni mon yukon. Notre record devait être l'indépendance pass d'hier.


D'abord la route est forestière puis une fois la partie subalpine terminée, c'est les switchbacks qui font un peu peur, puis la montée finale et ouf on y est...Sebastien Loeb l'avait monté en 8 min 13 sec, je l'ai fait en 8 min 54 sec. Euh pardon 28 min 54sec... J'ouvre la portière une fois garé et...bé oui il fait 30°F (-1°) je suis en short et tee shirt, tout va bien ! Vite j'enfile un survet et tout l'attirail de ski et je fais un tour panoramique des lieux. 





C'est vraiment comme le toit du monde, ou du moins celui de la région, car j'ai de la chance le temps est très clair et on peut voir très loin. D'un côté on est au-dessus des nuages, de l'autre on domine Colorado Springs et enfin on arrive à voir les montagnes d'Estes Park au dessus de Denver. Un petit tour à la boutique et pause café, puis il faut penser à descendre maintenant...aie je redoute un peu plus là, surtout qu'il y a pas mal de neige au sommet et surtout du verglas sur la route. Bon on va pas lacher la pédale de frein ! Les marmottes (une bonne vingtaine au total) retrouve les couleurs du soleil et n'ont que faire de moi ! Elles restent planté au milieu de la route, une même voulant traverser devant moi, s'arrête avant de passer au hachoir et attendra gentiment sous mon bas de caisse que j'ai fini de passé. OUF c'est pas passer loin.


Belle expérience que monter aussi haut par un temps aussi parfait pour profiter de ces splendides panoramas. Par contre, mélange de stress et d'excitation concernant la route qui est vertigineuse.


Cet aprem j'ai rendez-vous avec Great Sand Dunes. Ne regardez pas sur google map pour voir le chemin le plus court car plutot que de "bouffer" de l'interstate, j'ai préféré passé par Canon City et faire une pause pique nique à Royal Gorge.


 Je savais que le parc était fermé à cause de très importants incendies l'an passé, mais il existe un viewpoint ouvert pour voir le plus haut pont suspendu du monde, et aussi profiter des tables à l'ombre pour manger un peu. Les gorges sont très belles et très profondes ! Vraiment un coin sympa. Sauf que la région fait peine à voir avec toutes ces activités de plein air laissées à l'abandon...





En début d'après midi je continue en direction de Salida et je constate avec surprise que la région est vraiment belle. La route descend dans les gorges puis dans big horn sheep canyon qui suit l'arkansas river jusqu'à salida. L'arkansas river que l'on peut voir torturer les royals gorge, me retourne presque l'estomac à la voir se remuer comme ça. Pourtant il y a quelques sorties rafting cet après midi, et ça à l'air sympa ! L'arrivée à Salida se fait complètement cernée par les rockies mountains enneigés, elles ne sont jamais trop loin...La seconde partie de la route est elle par contre une horreur...Chris Rea et son titre "road to hell" que je passe en rentrant sur la US 17 résume bien mon état d'esprit...Dans la catégorie champion du monde de ligne droite, je vous donne la 285 puis surtout la 17 où souffle un vent du tonerre qui promet pour great sand dunes ! La 17 c'est 57 miles de ligne droite quand même ! Bon je tournerai avant pour rejoindre le parc qui se voit au loin depuis un moment déjà, mais plus je m'avance plus les dunes deviennent grandes. Ah oui en effet c'est très haut. Le long de la route d'accès au parc, la vue est sublime. Mais dans le parc c'est pas mal aussi. Je souhaitais pouvoir rejoindre High Dune mais malheureusement j'ai du faire demi tour à un peu plus de la moitié de l'ascension, de grandes rafales de vents se tranformant en tempête ou presque. Le sable voltigeant dans tous les sens, j'ai préféré rejoindre le medano creek où l'eau nous caresse les mollets, ce qui est moins agressif. J'ai bien aimé ce parc et j'aurai voulu en voir plus. Mais à mon grand regret je n'ai pu aller au second sommet du parc (high dune) pour avoir une vue plus panoramique. J'ai donc continué à me balader le long de medano creek, le visitor center puis la route d'accès au parc où je n'arrive presque pas à me tenir debout tellement le vent est fort. Allez on va rentrer tôt ce soir, direction Alamosa.









































Vendredi 6 juin

Depuis Alamosa, je dois rejoindre Farmington, et décide de passer par Pagosa Springs pour passer un dernier col dans le Colorado, du côté de la belle région de wolf creek. Peu après, je fais une petite pause à Treasure Falls qui rugit et prend le soleil fièrement du haut de ses rochers volcaniques. Etape agréable qui était sur ma route. 


 


Ayant décidé d'alléger le programme, j'ai enlevé Cox Arch dans la région d'Aztec, et je l'ai remplacé par quelques stops le long de mes derniers miles  dans les rocheuses...
Je quitte le Colorado pour le Nouveau-Mexique ce matin en reprenant la 550 mais vers le sud cette fois, à quelques miles de Durango. 
Je quitte les neiges des Rockies pour les terres plus arides qui m'attendent sur mon parcours de fin.


Magnifique Colorado, tu m'as émerveillé et tu vas me manquer...